« Aujourd’hui, le virage numérique de la Ma Santé 2022 se met en œuvre à très grande vitesse », a témoigné Agnès Buzin, ministre des Solidarités et de la Santé, en ouverture de la 9e étape du Tour de France de la eSanté. Ce 28 novembre, la ministre était escortée de Dominique Pon et Laura Létourneau, en charge de la transformation numérique en santé, pour présenter leur feuille de route commune à Paris. L’exercice destiné aux professionnels de santé d’Ile-de-France a été réalisé quelques semaines plus tôt dans huit autres régions de France. L’objectif de l’événement est de préciser aux acteurs régionaux les cinq grandes orientations du plan « Ma Santé 2022 », et d’échanger sur leur déploiement.
La journée a débuté avec l’annonce d’une nouvelle campagne de sensibilisation sur la cybersécurité destinée aux structures de santé : « Tous cyber vigilants ». Dominique Pon a ensuite animé un temps d’échange entre Nicolas Revel, directeur général de la CNAM, et Guillaume Poupard, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Les deux parties se sont montrés optimistes sur les objectifs à atteindre respectivement d’ici 2022. « Depuis le début, il nous était difficile d’avancer sans un cadre de cohérence. Aujourd’hui je suis confiant car nous l’avons. L’alignement des acteurs de la eSanté ne fait aucun doute. Reste notre capacité à déployer ces éléments socles dans des calendriers exigeants », a souligné Nicolas Revel dans son discours.
En milieu de matinée, le directeur général adjoint de l’ARS Ile-de-France, Nicolas Péju, a présenté le Plan de Transformation régional qui fera évoluer la politique numérique d’Ile-de-France d’ici 2025. « C’est un plan de transformation que nous avons voulu construire avec nos partenaires. Il est en mouvement, il se discute avec tous les acteurs de la santé », a-t-il assuré. S’en est suivi une table ronde sur les professionnels qui utilisent Terr-eSanté et des témoignages sur le Health Data Hub. « Terr-eSanté est un puissant vecteur de simplification du lien ville-hôpital. Il facilite les échanges, permet de partager des informations et de signaler facilement les situations complexes », a décrit par exemple le docteur Christian Batchy. Puis, Aurélien Rousseau est venu clôturer cette première partie du Tour de France. « Je sors de cette matinée avec la conviction que pour avancer dans les années à venir il faut garder ce niveau de lucidité, rester modeste et garder de l’énergie pour mener à bien ces résolutions », a estimé le directeur général de l’ARS Ile-de-France.
Parole aux utilisateurs des outils de SESAN
Après la présentation minutieuse du plan « Ma Santé 2022 », place aux ateliers. L’après-midi de la 9e étape du Tour de France Ile-de-France s’est articulé autour de trois thèmes principaux : la coordination des professionnels, la télémédecine et la sécurité. « L’objectif est de laisser la parole aux acteurs du terrain pour qu’ils nous parlent de leurs expériences et de leurs attentes », a précisé en introduction Pierre Boiron, directeur du GCS SESAN. Des vidéos de démonstration de chaque outil ont rythmé la conférence (retrouvez-les sur notre chaîne Youtube). La première solution présentée est le portage Maillage. « J’utilise le ROR pour trouver une offre de santé sur le territoire et orienter les personnes en perte d’autonomie vers un professionnel », a confié Saoussen Hamza, responsable Relais de Maintien à Domicile.
« Je retiens une dynamique collective. L’ambition est énorme mais notre potentiel l’est tout autant »
Yannick Le Guen
Dans le domaine de la coordination, SESAN s’est focalisé sur la plateforme Terr-eSanté. Des dizaines de professionnels de santé ont témoigné à tour de rôle de leurs utilisations. « À travers Terr-eSanté on ne récupère pas juste de l’information, on doit aussi en déposer pour rendre services aux autres professionnels. Là est tout l’intérêt ! », a expliqué Naïma Lahfairi, directrice Coordinov. « L’application mobile permet aux professionnels qui sont en mobilité continue d’avoir accès à cette solution directement sur nos smartphones, c’est important », a ajouté Halimata Niang, chef de projet sénologie. Les avantages comme les inconvénients de ces outils ont été portés sur le devant de la scène.
Ces réflexions ont soulevé la question de l’homogénéité des acteurs de santé. « Nous sommes au début du développement des outils numériques en santé à destination des citoyens. Le fait d’avoir développé une offre foisonnante sans règle commune créer des problèmes de communication », analyse Dominique Pon sur l’estrade de l’Institut Pasteur. « Il faut que ces applications s’appuient sur le socle. Lorsqu’un magasin d’application sera prêt, les outils de santé devront y être publiés pour créer une cohérence », a-t-il ajouté.
Le dernier chapitre de la journée a été consacré à la Sécurité des Systèmes d’Informations en Santé. Trois établissements de santé ont retracé les actions qui ont permis de construire leur politique de sécurité. « Je retiens une dynamique collective. Chacun sait ce qu’il a à faire. L’ambition est énorme mais notre potentiel l’est tout autant ! », commentera en conclusion de la journée Yannick Le Guen, directeur de l’innovation, de la recherche et de la transformation numérique de l’ARS Ile-de-France.
Pour visionner l’intégralité de la 9e étape du Tour de France de la eSanté, rendez-vous sur le site esante.gouv.fr